Bernstein hat ein neues Stück geschrieben. Wenn Bernstein heute ein neues Stück schreibt, so ist das ein Ereignis, das mit dem nötigen Aufwand in Szene gesetzt werden muß: Paris muß Monate lang damit schwanger gehen. Es darf nicht glatt und hemmungslos abrollen, es muß ein Ereignis mit Hindernissen sein. Es muß dicht bevorstehen und dann wieder ausgesetzt werden, die Neugier muß bis zur Rotglühhitze hinaufgekitzelt werden, wie seinerzeit für „Chantecler“.
So geschah es mit Bernsteins biblischer Tragödie „Judith“. Ich war, wie jeder literarisch Interessierte, beinahe schmerzhaft auf den Ausgang gespannt. Ich stürzte mich heute morgen auf die Kritiken in den Pariser Blättern.
Aber enttäuscht legte ich sie aus der Hand. Ich bin nicht klüger, als zuvor. Wenn es wahr ist, daß sich die Theaterkritiken nach dem Nachtessen der Kritiker richten, so müssen die einen sehr gut, die andern sehr schlecht zunacht gegessen haben. Überzeugen Sie sich bitte.
Im „Figaro“ schreibt Maxime Girard:
„Le Théâtre du Gymnase nous a donné, hier, l’œuvre la plus importante, la plus profonde de M. Henry Bernstein, et le retentissement qu’auront les représentations de cet ouvrage ne peut manquer d’accroître encore la célébrité de l’éminent dramaturge.
Cette «Judith» est bien la «Judith» que nous attendions. Elle n’a pas déçu notre attente. Elle l’a dépassée, par instants. L’auteur de «la Rafale» du «Voleur», de «Samson», avait marqué de son empreinte la comédie dramatique contemporaine, et son nom était devenu la définition d’un genre. Avec «Judith», il brise un moule où sa pensée se trouvait à l’étroit; il s’élève de l’analvse des caractères à la peinture des âmes; il se dresse au-dessus de lui-même et s’affranchit des «catégories». Recherchant, en dehors du temps et du lieu, l’humanité essentielle, il rend la vie à un personnage de la Bible, parce qu’il se plait à voir, dans les débats de ce cœur tourmenté, une image éternelle. ....“
„Tel est le poème de «Judith», œuvre d’une rare maîtrise, dont la grandeur s’étend sur nous et nous réhabilite en nous montrant quelles peuvent être, dans la projection qui nous en est présentée, la noblesse et la beauté de nos incertitudes. M. Henry Bernstein livrait une nouvelle bataille: la plus large qu’il ait livrée. Il l’a gagnée.“
Im „Oeuvre“ reißt Edmond Sée die Bernstein’sche „Judith“ folgendermaßen herunter:
„Non, «Judith» n’est pas l’œuvre que nous attendions et que nous espérions...
D’abord, elle pèche par la forme. Le style dramatique de M. Bernstein, d’ordinaire si net, si frappant, si vigoureusement incisif, s’est, dans «Judith», tout ensemble répandu, alangui et gonflé. Chacun des personnages s’exprime avec une verbosité, une incontinence accablantes. Lorsque l’un d’eux tient, comme l’on dit vulgairement, le crachoir, il ne le lâche plus, et cela pendant des heures. Il semble parler, non sculement pour sortir ses idées ou ses sentiments, mais par une sorte d’entraînement, d’égarement quasi morbide. Une phrase en amène une autre, qui elle-même entraîne la suivante, sclon un rythme chantonnant, monotone, bereeur, presque toujours grandiloquent, dont l’écrivain semble esclave. De temps à autre, une heureuso rencontre de mots, une image hardic, éloquente, frappe notre attention, la réveille, mais, tout aussitôt, le ronronnement reprend de plus belle, et nous entraîne à l’aventure vers d’autres mots, ceux-là bien confus, d’autres images, celles-là terriblement hasardeuses, parmi lesquels nous finissons par nous perdre nous-mêmes, au point de ne plus savoir de quoi il s’agit et ce que ces enragés discoureurs veulent nous démontrer. ...“
„Telle est cette œuvre qui, si elle avait été écrite par un vrai poète, aurait pu nous émouvoir, et, si elle avait été écrite par un penscur, aurait pu nous faire penser, mais qui n’est qu’un grand et long et un peu incohérent exercice littéraire, ou encore un livret d’opéra dont les scènes se déroulent tantôt de façon complexe, tourmentéc, aventureuse et souvent obscure, tantôt trop sommairement.
Le meilleur de la pièce, c’est le premier acte d’exposition (lorsqu’on l’aura allégé) et le duel du second acte, entre Judith et Holopherne. Ici le métier dramatique de M. Bernstein transparaît victorieusement.
Mais, à partir du troisième tableau, l’ouvrage, au licu de s’amplisier, de s’épanouir largement, puissamment, comme nous l’espérions, s’étiole, se rétrécit (les raisons d’ordre physiologique, cette déception sensuelle qui fait que Judith se ressaisit et tue le mauvais amant, cela donne presque à sourire), et il me semble bien qu’à cette minute M. Bernstein a, comme l’on dit, passé à côté d’un bien beau sujet.“ Und so weiter.
Was Wunder, daß vor solcher Diskrepanz das Publikum perplex wird und sich sein Urteil ohne Rücksicht auf die Kritik bildet.