Original

16. April 1924

Es war nie so notwendig, so sehr eine Lebensfrage für die Menschheit, daß ihr die Liebe zur Liebe und der Haß gegen den Haß gepredigt wird, wie in diesen Tagen.

Wenn sich die Menschheit wieder einmal klar darüber sein wird, daß sie nur von Bejahung, nicht von Verneinung leben kann, wird es in der Welt wieder gemütlicher aussehen.

Eindringlicher und faßlicher ist kaum jemals für die Liebe und gegen den Haß gepredigt worden, als in den folgenden Zeilen, die ich dem «Journal d’Alain» aus den «Libres propos» entnehme:

„Je trouve en Descartes cette idée que la passion de l’Amour est bonne pour la santé, et la haine, au contraire, mauvaise. Idée connue, mais non assez familière. Pour mieux dire, on n’y croit point. On en rirait, si Descartes n’était presque autant audessus de la moquerie que sont Homère ou la Bible. Ce ne serait pourtant pas un petit progrès et les hommes s’avisaient de faire par amour tout ce qu’ils font par haine, choisissant, en ces choses mêlées qui sont hommes, actions et œuvres, touJours ce qui est beau et bon pour l’aimer; et e’est le plus puissant moyen pour rabaisser ce qui est mauvais. En bref, il est meilleur, il est plus juste, il est plus efficace d’applaudir à la bonne musique que de siffler à la mauvaise Pourquoi? Parce que l’amour est physiologiquement fort, et la haine physiologiquement faible, mais le propre des hommes passionnés est de ne pas croire un seul mot de ce que l’on écrit sur les passions.

Il faut donc comprendre par les causes; et je trouve aussi ces causes en Deacartes. Car quel est, dit-il, notre premier amour, notre plus ancien amour sinon de ce sang enrichi de bonne nourriture, de cet air pur, de cette douce chaleur, enfin de tout ce qui fait croitre le nourrisson? C’est en nos premières années que nous avons appris ce langage do l’amour, d’abord de lui-même à lui-même, et exprimé par ce mouvement, par cette flexion, par ce délicieux accord des organes vitaux accueillant le bon lait, Tout à fait de la même manière que la première approbation fut ce mouvement de la tête qui dit oui à la bonne soupe. Et observez tout au contraire comme la tête et tout le corps de l’enfant disent non à la soupe trop chaude. De la même manière aussi l’estomac, le cœur, le corps entier disent non à tout aliment qui peut nuire, et jusqu’à le rejeter par cette nausée qui est la plus énergique et la plus ancienne expression du mépris, du blâme et de l’aversion. C’est pourquoi. avec la brièveté et la simplicité homériques. Descartes dit que la haine en tout homme est contraire à la bonne digestion.

On peut agrandir, on peut enfler cette idée admirable, on ne la fatiguera point, on n’en trouvera point les limites. Le premier hymne d’amour fut cet hymne au lait maternel, chanté par tout le corps de l’enfant, accueillant, embrassant, écrémant de tous ses moyens la précieuse nourriture. Et cet enthousiasme à téter est physiologiquemênt le premier modèle et le vrai modèle de tout enthouslasme au monde. Qui ne volt que le premier exemple du baiser est dans le nourrisaon? Il n’oublie jamais rien de cette piété première: il baise encore la croix. Car il faut bien que nos signes soient de notre corps. Et parcillement le geste de maudire est l’ancien geste des poumons qui refusent l’air vicié, de l’estomac qui rejette le lait aigre, de tous les us en défense. Quel profit poux-tu espérer de ton repas, o liseur imprudent, si la haine assaisonne les plats? Que ne lis-tu le «Traité des Passions de l’âme»? Ton libraire ne sait pas seulement ce que c’est, et ton Psychologue ne le sait guèro mieux. C’est presque tout que de savoir lire.“

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