Was in dem Belgien von heute massenpsychologisch viel interessanter ist, als zum Beispiel die grobklotzige Sprachenfrage, ist die Stetigkeit, mit der die öffentliche Meinung ihr Urteil über Leopold II. revidiert.
Die vorletzte Nummer der belgischen „Illustrátion“ enthielt eine ruhig begeisterte Ehrenrettung des genialen Monarchen. In der „Indépendance Belge“ vom letzten Mittwoch steht ein Artikel, der eine weite Verbreitung auch im Ausland und sogar in Luxemburg verdient. Er zeigt den König in einem Licht, in dem die paar Schönheitsfehler in seinem Charakterbild verblassen.
Der Titel lautet: „Les deux grandes pensées de Léopold II.“ Gemeint ist die Sorge für Belgiens Wehrhaftigkeit und den Ausbau des Kongostaates.
„A l’heure où ce journal sortira de presse, il y aura exactement quinze ans que Léopold II est mort au Château de Lacken.
Durant ses dernières années, les longues absences du vieux Roi, le caractère de certaines de ses entreprises avaient éloigné de lui l’affection du peuple belge.
Mais lorsque l’on sut le Souverain gravement en danger, l’opinion publique se retourna. La foule, indifférente à la prodigieuse activité du vieillard encore debout, se ressaisit tout à coup devant le mourant. Elle sentit confusément qu’un grand vide allait se ereuser et que la protection d’une intelligence puissante manquerait à la patrie.
Les années passérent.
La guerre survint, et la première des réparations que l’histoire doit à Léopold II, surgit des champs de bataille. Ceux qui avaient été sourds aux avertissements augustes, rendirent justice, dans le fond de leur cœur serré par le remords, au souverain clairvoyant, au vrai conducteur de peuple, qui n’avait cessé, pendant 41 ans, de rappeler à la Belgique la nécessité d’étre armée.
Puis vint l’armistice. La Belgique, libre et ruinée, dut se refaire des débouchés. Les regards se tournèrent vers la Colonie. Il sembla que l’on aperçût soudain que le pays possédait, au-delà des mers, un domaine trop longtemps négligé, au sous-sol chargé d’incalculables trésors, aux espaces infinis qui appellent le colon, mais aux populations rongées de maux qui réclament les secours de la civilisation.
Sans doute, ses richesses ne sont qu’en partie dégagées. De longues années, de tenaces efforta, d’héroïques dévouements sont nécessaires encore pour les faire germer des profondeurs dé l’Afrique centrale.
Mais c’est un homme, un homme à lul seul, qui a ouvert à la Belgique le Continent noir.
Cet homme, c’est Léopold II.
Si le bronze n’a pas encore perpétué sa figure altière, sa stature de chef, sur l’une des places publiques de sa capitale qu’il a tant aimée, l’ombre impéricuse du Roi-Souverain domine, de toute sa hauteur, l’œuvre des Belges au Congo.
L’hommage qu’il mérite, nul dans son pays ne le lui marchande plua. Un ancien ministre socialiste, après avoir vu la Colonie nationale sortie de l’ancien Etat Indépendant, s’est incliné, convertl par la vérité, devant la mémoire de celui que son successour, le roi Albert, appelait un jour un grand créatcur d’empire. Le peuple belge gardera fidèlement le souvenir de la vie royale qui s’est éteinte le 17 décembre 1909.“